• Chapitre 17 - Jalousie

    Au SGC, Janet essayait de limiter les heures de travail de son amie Sam car même si son état s'était un peu amélioré depuis son arrivée, ça n'était pas encore brillant.

    Mais la jeune femme était têtue et voulait coute que coute trouver un moyen de sauver son nouvel ami. Les deux scientifiques semblaient avoir trouvé leur âme soeur intellectuelle en l'autre. Même Daniel était jaloux, car même si le coeur de Sam battait pour Jack, il était considéré comme son frère au niveau intellectuel. Là, il était relégué au second plan. Il avait l'impression d'être revenu à la fac et de servir d'assistant aux brillants scientifiques qu'il voulait impressionner avec ses théories et son travail.

    Janet sembla remarquer son trouble et décida de lui parler un peu.

    "Daniel, est-ce que tout va bien, tu sembles soucieux ?"

    "Oui, Janet, je te remercie" répondit Daniel avec un faible sourire, alors qu'il s'asseyait au mess, face à elle.

    "Et sinon, tu veux bien arrêter de me mentir ?"

    Daniel leva les yeux de sa tasse de café et plongea dans le regard brun et chaud de son amie. Elle lui souriait pour l'inviter à parler.

    "Tu sais à quel point j'aime notre petite équipe."

    "Oui je sais, vous êtes tous les quatre dans le même cas, c'est ce qui fait sûrement de vous la meilleure des équipes SG !"

    "Hum, sans doute, je ne sais pas. Mais de toute façon, là n'est pas le problème..."

    "Tu te sens relégué au second plan ?"

    "Oui" avoua un peu honteusement Daniel.

    "Ecoute-moi bien" commença Janet, sérieusement. "Sam t'aime comme un frère, même plus que Mark mais là, c'est sa vie qui est en jeu. Elle travaille jusqu'à l'épuisement avec le Docteur Beckett pour qu'ils trouvent une solution à leur problème. C'est en dehors de nos capacités."

    "J'avoue que je n'avais pas vu les choses comme ça."

    "Daniel, tu es un garçon brillant mais pas dans les mêmes domaines. Tu sais parler 23 langues mais Sam peut réciter le tableau périodique des éléments dans son sommeil. Tu sais sans doute beaucoup de choses sur les cultures étrangères et l'Histoire mais Sam sait comment fonctionne la Porte, les vortex et les supraconducteurs..."

    "C'est vrai que j'ignore même ce qu'est un supraconducteur..."

    Janet sourit doucement.

    "Ce qui te gêne, c'est que tu penses qu'elle n'a pas besoin de toi mais je t'assure que c'est faux."

    Janet posa sa main sur l'avant-bras de Daniel et celui-ci lui sourit. L'alarme de la base retentit et les deux docteurs furent appelés peu après en salle de briefing.

    Quand les Docteurs Fraiser et Jackson se présentèrent, ils trouvèrent le Général Hammond, SG3 au grand complet et seulement Teal'c.

    "Où est Jack ?" demanda Daniel, en s'asseyant près de son ami.

    "Il a décidé de partir accomplir une sorte de prophétie !" gronda le Général.

    Daniel ouvrit de grands yeux, il retira ses lunettes, se frotta les yeux.

    "Je vous demande pardon ?"

    Daniel chaussa à nouveau ses lunettes après les avoir essuyées avec son t-shirt.

    "Le Colonel O'Neill a entendu une prophétie, racontée par un des anciens du village : "Un étranger venant d'une planète lointaine viendra demander un jour l'assistance de Cronos. L'étranger devra traverser seul les épreuves le séparant de la Montagne Bleue afin d'y trouver les réponses à ses questions." Donc, il est parti seul en quête de réponse" déclara Teal'c.

    "C'est du délire !"

    "Je suis d'accord Docteur Jackson !" déclara Hammond.

    "On devrait aller le chercher !"

    "Il a refusé mon assistance, Daniel Jackson."

    Daniel était sans voix, il avait du mal à comprendre ce qui avait poussé Jack à partir seul à l'aventure puis Sam Beckett - sous la forme de Carter - entra en salle de briefing et Daniel comprit. Il était parti pour la sauver, les sauver tous les deux. Il était aveuglé par ses sentiments et risquait sa vie pour une hypothétique chance pour la survie de leur amie.

    "Docteur Jackson, avez-vous pu traduire ce que vous aviez promis ?" demanda Sam. Alors Daniel se leva pour lui faire face.

    "Non ! Non je n'ai pas eu le temps parce que je n'ai pas dormi depuis trois jours ! Et là, un nouveau problème vient d'arriver alors non ! Et puis, si vous êtes si intelligent, Docteur Beckett je vous invite à utiliser "Le petit Champollion pour les Nuls" et traduire ça vous-même !"

    "Docteur Jackson !" s'indigna le Général, peu habitué aux mouvements d'humeur de l'archéologue. Il s'emportait certes mais rarement à de telles extrémités.

    Daniel se tourna vers le commandant de la base et demanda à quitter la pièce. Hammond l'y autorisa et il partit au pas de course. Janet esquiva un mouvement, se ravisa mais quand le Général lui désigna la porte avec un signe de tête, elle courut après Daniel.

    L'archéologue bouscula presque Jacob dans le couloir.

    "Daniel ?" demanda l'homme, inquiet.

    "Pas maintenant, Jacob !" dit Daniel en reprenant son chemin.

    Janet le salua brièvement, tout en courant après l'archéologue. Jacob secoua doucement la tête et continua son chemin la salle de briefing. Quand il entra, Teal'c expliquait que la planète avait au préalable été contrôlée par Cronos, ce qui avait fait dire au Colonel O'Neill qu'il devait sans doute y avoir un appareil capable d'aider le Major Carter.

    "Dans quels ennuis est-il encore allé se fourrer Jack ?" demanda Jacob. "Et quel est le problème du Docteur Jackson ?"

    "Je suis en partie responsable pour Daniel" avoua Sam Beckett. "Je ne savais pas que son ami avait été porté disparu et je lui ai mis la pression sur les traductions. Il est inquiet et stressé aussi."

    "Il va s'en remettre mais il tient autant à Jack qu'à ma fille et l'idée de les perdre doit lui être intolérable."

    "J'imagine oui."

    La tension dans l'air était palpable et Hammond se tourna vers son ami.

    "Tu y vas ou j'y vais ?"

    "Où ?" demanda Sam, perdu.

    Jacob se tourna vers lui et lui répondit tristement : "annoncer à ma fille que le Colonel est parti seul en mission."


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  • Chapitre 16 - La forêt

    Jack O'Neill essayait de ne pas laisser son esprit s'égarer, alors qu'il marchait depuis des heures en direction de la Montagne. Il ne devait pas - ne pouvait pas - penser à Sam Carter. Sa mission, celle qu'il s'était confié, devait le guider vers elle, devait la sauver. Il avait toujours pensé que les prophéties et autres prédictions étaient des tours de passe-passe, des tours inventés par quelques charlatans. Cependant, il était prêt à tout pour sauver Carter.

    Il devait admettre, maintenant et avec le recul, que c'était une idée vraiment stupide de partir comme ça, sans autre information que "traverser seul les épreuves le séparant de la Montagne Bleue afin d'y trouver les réponses à ses questions." C'était carrément aberrant, même pour lui. Mais il était parti et il était hors de question de faire demi-tour maintenant. Il était bien décidé à trouver un appareil Goa'uld, ou de n'importe quelle autre race, lui permettant de la sauver.

    Alors que jusque-là, il marchait sur dans une plaine dégagée, au relief plat, le décor changea peu à peu. De petites roches apparaissaient et Jack devait surveiller où il mettait les pieds pour ne pas buter sur un caillou. Au loin, il entendit le bruit familier d'un cours d'eau. Il termina sa dernière gourde et espéra pouvoir remplir les deux dans peu de temps. Il s'était rationné mais le soleil chauffait encore et sa marche de plusieurs heures l'avait fait transpirer.

    Il arriva au petit ruisseau peu après et remplit ses gourdes. Il but autant qu'il put avant d'en remplir une à nouveau. Au-delà du ruisseau, il voyait une épaisse forêt. Il savait qu'il devrait la traverser pour atteindre le pied de la Montagne mais il ignorait combien de temps ça pouvait lui prendre. Il prit sa boussole et décida de s'orienter vers un point qui semblait dégagé. Il savait d'expérience que traverser une forêt n'était pas si simple qu'on le pensait. On pouvait se perdre rapidement et quitter la direction qu'on s'était fixé initialement - alors qu'on pensait aller tout droit. Il devait être prudent et regarder très souvent sa boussole pour corriger sa trajectoire.

    Il était lourdement chargé et aurait souhaité avoir moins de poids sur le dos mais il était parfaitement conscient que sa survie et la réussite de sa mission reposait sur le matériel dont il disposait.

    Après encore une marche compliquée dans un environnement hostile - la forêt était épaisse et humide - Jack trouva un endroit dégagé pour passer la nuit. Il avait une tente fournie par le SGC et l'installa rapidement. Il fit un feu avec du petit bois qu'il avait collecté sur le chemin. Une fois débarrassé de son lourd sac à dos, il s'assit sur un bout de bois et apprécia le repos bien mérité. Jack fit réchauffer un plat pris dans ses rations et le dégusta. Malgré le goût discutable, il appréciait le côté chaud et bourratif. Il mit autant de bois que possible dans le feu pour le garder en vie jusqu'au matin. Il n'aurait pas besoin d'utiliser une autre allumette pour le café, de plus, ça éloignerait les bêtes sauvages.

    Le lendemain matin, Jack se réveilla aux premières lueurs du jour. L'intérieur de la tente était humide, tout comme ses vêtements. Son sac de couchage l'avait préservé du froid mais remettre une tenue presque mouillée n'avait rien d'agréable. Il décida de raviver son feu et de mettre son treillis au plus près pour assécher le tissu. Il garda son sac de couchage autour de ses épaules le temps de boire son café et de manger quelque chose, pour prendre des forces. Il avait plutôt bien dormi si on considérait qu'il avait été sur ses gardes mais la nuit avait été calme. Son esprit s'était égaré et il avait rêvé de sa première mission sur Abydos, de sa première rencontre avec Sam Carter... Il était encore dans sa rêverie quand il entendit un bruit près de lui. Par réflexe, il attrapa son Beretta, plus proche que le P90. Il attendit mais aucune bête ne se montra. Jugeant que ses vêtements étaient assez secs, il s'habilla, éteignit son feu et remballa ses affaires pour se remettre en chemin.

    Jack vérifia encore sa trajectoire grâce à sa boussole et à la course du soleil, à peine visible cependant à travers la canopée. Malgré lui, son esprit se tournait invariablement vers la Tau'ri, vers Sam. Après des années passées à ses côtés, il devait admettre qu'il tenait toujours beaucoup plus à elle que ne le tolérait le règlement. Mais ça, il s'en fichait. Ce qui l'inquiétait à présent - en dehors du fait qu'il risquait de la perdre - c'était cette étrange sensation dans sa poitrine quand il était loin d'elle. Quand il était avec elle tout le temps, il ne pouvait pas la toucher mais sa proximité était rassurante. Il pouvait la voir, sentir son parfum et celui de son shampoing sur ses courts cheveux blonds. Il admirait son visage et ses sourcils froncés quand elle travaillait sur un projet compliqué. Il adorait la voir sourire, surtout quand ça s'adressait à lui. Mais, quand elle n'était pas à ses côtés, il était systématiquement perdu, comme s'il lui manquait un élément important, presque comme s'il était incapable de respirer seul. C'était ce sentiment d'abandon qui lui faisait peur. Il était un homme adulte dans la force de l'âge et indépendant depuis assez longtemps pour savoir vivre tout seul. Cette insécurité ne lui était pas familière car il arrivait rarement que Carter ne soit pas en train de graviter autour de lui.

    Il continua son chemin dans la forêt en se demandant à quoi pourrait bien ressembler sa vie sans Carter pour l'illuminer - mais il se demandait aussi à quoi elle pourrait ressembler si Sam était plus proche de lui pour la réchauffer...


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  • Chapitre 15 - Retrouvailles

    Daniel et Sam Beckett échangeaient des idées en fouillant dans les dossiers de Sam Carter, à la recherche d'un peuple ou d'un appareil extraterrestre capable de les aider. Jacob avait laissé la place à Selmak, qui cherchait de son côté dans les fichiers relatifs aux Goa'uld.

    Les trois personnes parlaient avec animation quand Davis s'annonça. Tout le monde se tut quand le visage de Sam Carter s'éclaira d'un sourire que peu de gens lui connaissaient. Donna lui sourit et s'avança.

    La scène semblait irréelle car de l'extérieur, les deux femmes se prirent dans les bras l'une de l'autre et s'embrassèrent chastement sur la bouche. Daniel s'éclaircit la gorge, un peu mal à l'aise et les deux femmes se séparèrent en souriant. Al vint pour se présenter et Selmak laissa Jacob prendre la parole.

    "Amiral Calavicci !" s'exclama celui-ci.

    "Général Carter !" dit Al avec un sourire.

    Les deux hommes échangèrent une poignée de main ferme mais amicale alors que le Général Hammond arrivait. Il salua Al tout aussi chaleureusement.

    "Vous vous connaissez ?" demanda Daniel, surpris.

    "Nous avons été capturés ensemble au Vietnam, en 67 !" dit Al. "Mais attends, Jacob Carter comme..."

    "Oui, comme Sam Carter ! C'est ma fille."

    "Oh, désolé mon vieux" dit Al, jouant nerveusement avec son cigare éteint.

    Hammond présenta ensuite ses amis et collègues à Donna Beckett. Il ne resta pas longtemps car Davis lui avait déjà expliqué ce qu'elle avait à savoir sur la base et il ne voulait pas perdre une minute pour essayer de sortir Sam du corps du scientifique. Jacob demanda à voir sa fille mais Al lui expliqua que Janet donnerait son feu vert une fois qu'elle aurait fini tous ses examens. Il ne leur restait plus qu'à travailler et attendre.

    En fin de soirée, Carter fut autorisée à recevoir des visites, mais Janet veillait à ne pas la fatiguer. Jacob fut le premier à la voir et bien qu'elle n'ait pas les traits de sa fille, il l'embrassa quand même sur le front avant de quitter la pièce, ils n'avaient pas parlé longtemps mais Sam était contente d'avoir vu son père. Janet accompagna Daniel qui lui expliqua que Jack ne viendrait pas la voir tout de suite car il était parti en mission. Sam sembla déçue et Daniel était fort contrarié de la peine infligée à son amie.

    Sam Beckett se présenta ensuite officiellement et garda pour lui le constat qui lui sauta aux yeux : son corps était vraiment au plus mal et il savait que ça n'était plus qu'une question de jours avant qu'il ne meure, emportant l'esprit de Sam Carter avec lui.

    Donna et Al étaient resté dans la salle d'observation pendant que les deux scientifiques discutaient ensemble. Ils échangeaient théories et idées face à un public dépassé. Jacob, Daniel et Janet les avaient rejoints et personne n'arrivait à suivre leurs raisonnements.

    "Ils sont brillants, tous les deux !" fit remarquer Al.

    "Samantha est un génie" souligna Daniel.

    "Tandis que Samuel est titulaire d'un prix Nobel et de six doctorats" déclara Donna. "Il a travaillé très dur et ça serait un tel gâchis de le laisser partir."

    "De les laisser partir" corrigea Jacob. "Je ne compte pas laisser ma fille mourir comme ça, dans ce corps-là ou dans un autre !"

    "Nous n'avons cependant aucune certitude sur une solution à ce problème" dit Donna.

    "Je ne sais même pas si échanger leurs consciences pourrait..." mais Janet fut coupée par Daniel.

    "Ma'chello !" dit-il.

    Toutes les têtes se tournèrent vers lui.

    "Oui, rappelez-vous sa machine, elle nous avait échangé lui et moi, ainsi que Jack et Teal'c. On devrait essayer sur Sam et... Sam !"

    Daniel courut demander à Hammond de faire revenir l'appareil de la Zone 51. Le Général ordonna le rapatriement immédiat de l'engin extraterrestre au SGC dans les délais les plus brefs. Enfin, ils avaient une idée.

    "Ca ne marchera pas" déclara Sam Carter.

    "Sam, essaie d'être un peu plus optimiste !" gronda doucement Daniel.

    "Ca n'a rien à voir, Daniel. Je le sais, c'est tout."

    "Comment peux-tu en être si sûre, on n'a pas encore essayé."

    "Mais ça n'est pas nécessaire. Vois-tu, le Docteur Beckett a créé son accélérateur temporel dans le but de voyager dans le temps. Il devait mettre en application la théorie d'Einstein - E=MC² - pour arriver à ses fins. Sauf que son accélérateur ou caisson, appelle-le comme tu veux, n'a pas fonctionné comme il l'avait voulu. Il a créé une faille - temporelle certes - mais ne touchant que sa conscience. Il est hors phase en quelque sorte."

    Si Daniel sembla à peu près suivre les explications de son amie, le reste du groupe - sauf Sam Beckett - était perdu. Afin de faciliter leur travail, le groupe se réunissait dans la chambre de Sam depuis le matin, car Janet avait réussi à la stabiliser. Elle la surveillait depuis la galerie.

    "Elle a raison" dit Sam Beckett. "Je ne sais pas comment marche votre machine mais je doute aussi des chances de succès."

    L'euphorie de la veille était retombée car si les deux Sam doutaient que l'opération fonctionne, c'est qu'il leur restait peu d'espoir. Toutefois, l'appareil arriva à Cheyenne Mountain et ils firent un essai. Comme Carter l'avait prédit, l'appareil ne donna rien et tout le monde se remit au travail.


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  • Chapitre 14 - Cronos

    Jack et Teal'c donnaient toujours un coup de main à SG3 pour évacuer des blessés d'une mine de Naquadah.

    "C'est Carter qui va être déçue !" dit Jack.

    "Pourquoi ?" demanda Teal'c.

    "Parce que l'extraction va prendre du retard avec l'éboulement et ses recherches vont être mises en attente."

    Teal'c hocha la tête comprenant où voulait en venir son ami mais il n'ajouta rien, persuadé que le Général Hammond avait éloigné O'Neill de la base. Il supposait que l'état de Carter était plus préoccupant que ne le laissait entendre leur dernier entretien avec elle.

    Teal'c préféra se concentrer sur sa tâche afin d'éviter de penser à la mort probable de son amie, ni à la réaction que pourrait avoir le Colonel face à cette perte.

    Jack remarqua le silence de Teal'c, habituellement très calme mais cette fois, c'était différent, c'était pesant. Il commença à douter du bien fondé de sa mission et le doute s'insinua dans son esprit. Et si Hammond l'avait éloigné du SGC pour lui cacher quelque chose ?

    Alors que le Colonel O'Neill était perdu dans ses pensées, un détail sur un des murs de la mine attira son attention.

    "Tea'lc ? Serait-ce l'emblème de Cronos sur ce mur, là ?" demanda Jack en désignant un symbole symétrique.

    "En effet" déclara le Jaffa, surpris par la perspicacité du Colonel. "C'était un ancien territoire contrôlé par ce faux-Dieu, laissé à l'abandon depuis sa chute. Pourquoi ?"

    "Si on en croit les légendes et tout le blabla mythologique de Daniel, Cronos contrôlait le temps."

    "En effet."

    "Donc, si le Docteur Beckett menait des recherches sur le temps et tous ses trucs, Cronos a peut-être un bidule pour corriger le problème de Carter, vous ne croyez pas ?"

    Teal'c se retourna pour vérifier qu'il était bien seul avec son chef d'équipe avant de déclarer "Vous sentez-vous bien, O'Neill ?"

    "Oui, bien sûr, pourquoi cette question ?"

    Teal'c pencha sa tête sur le côté tandis qu'un de ses sourcils semblait vouloir grimper sur le haut de son crâne tellement il était levé haut.

    "Ouais, je sais ce que vous vous dites 'comment cet abruti de Colonel peut-il penser à ce genre de choses ?' mais j'avoue que j'ignore d'où ça vient..."

    "O'Neill, je pense que l'éventualité de perdre Samantha Carter vous donne les capacités de vous dépasser pour la sauver."

    Jack avait ouvert la bouche pour répondre mais se ravisa. Inutile de chercher à se justifier auprès de Teal'c qui était présent lors du test Zatarc... et de toute façon, il n'avait pas besoin de le faire, son ami ne le jugeait pas, il faisait un constat.

    "Nous devrions sans doute interroger les locaux pour savoir ce qu'ils connaissent des appareils de leur ancien Dieu, O'Neill" proposa Teal'c.

    Jack l'invita à passer devant et le suivi jusqu'au chef du village. Celui-ci leur parla d'une vieille prophétie.

    "Un étranger venant d'une planète lointaine viendra demander un jour l'assistance de Cronos. L'étranger devra traverser seul les épreuves le séparant de la Montagne Bleue afin d'y trouver les réponses à ses questions."

    "Et c'est tout ?" demanda Jack.

    Le vieillard le considéra un instant en silence avant de répondre "Les prophéties sont de vieilles légendes transmises de génération en génération, par tradition orale. On n'y décrit rarement les protagonistes. Ce sont des chimères, des fictions pour divertir ou effrayer les populations. D'ailleurs, personne n'est jamais revenu des Montagnes Bleues."

    "J'y vais, T !" déclara O'Neill en se levant.

    Teal'c le regarda faire car ses genoux le faisaient visiblement souffrir.

    "Je viens avec vous O'Neill" décréta le Jaffa.

    "Certainement pas, leur prophétie dit qu'un étranger doit y aller seul, venir avec un ami n'est pas prévu au programme. Finissez d'aider Reynolds et rentrez prévenir le Général."

    Jack prépara un sac de survie avec des rations, des allumettes, un sac de couchage et d'autres affaires nécessaires à une longue randonnée. Teal'c remplit la gourde du Colonel et lui offrit également la sienne.

    "Il vaut mieux en avoir deux."

    "Merci, T" dit Jack en prenant ce que lui donnait son ami.

    SG3 avait appris par la rumeur au village que le Colonel O'Neill quittait la région pour partir seul. Ils s'étaient réunis près de Teal'c pour regarder le militaire partir, en direction de la montagne éloignée, majestueuse qui dominait la vallée. Il était fort chargé car chacun avait tenu à lui donner quelque chose pour sa survie en milieu hostile, même s'ils savaient tous qu'un ancien des Forces Spéciales pouvait survivre n'importe où dans la nature.

    Teal'c gardait dans sa poche un mot de la main du Colonel, qu'il réservait au Major Carter s'il venait à leur arriver quelque chose, à l'un ou à l'autre. Dans l'éventualité où Jack ne reviendrait pas à temps, Teal'c devrait lire ses mots à Sam, elle s'éteindrait alors en sachant ce qu'il ressentait pour elle. S'il ne revenait pas - du tout - elle aurait la garantie qu'il avait fait tout ça pour elle, rien que pour elle.

    Teal'c avait placé le papier dans un petit sac plastique, pour le protéger et l'avait mis dans la poche intérieure de sa veste. Reynolds l'observait, le poing fermé, posé sur sa poitrine, à l'endroit exact où reposaient les derniers mots du Colonel. Il savait que le Jaffa prononçait une prière silencieuse, pour le salut de l'âme de son ami - sans savoir qu'il priait en fait pour ses deux amis Tau'ris.


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  • Chapitre 13 - Retour au SGC

    Le Major Paul Davis se présenta à l'accueil du complexe privé de Stallion Gate peu après l'appel de Walter Harriman. Le Général Hammond lui confiait la mission de rapatrier le couple Beckett et un de leurs proches collaborateurs à Cheyenne Mountain. Il ignorait qui étaient ces gens et ce qu'ils allaient faire au SGC mais il savait aussi que tout ce qui touchait de près ou de loin à la Porte des Etoiles était toujours auréolé de mystère, même quand on était dans la confidence. Il avait appris à poser les bonnes questions. Si Hammond lui disait de sauter, il ne demandait pas pourquoi mais plutôt, de quelle hauteur.

    L'agent d'accueil appela le Docteur Beckett quand il avait donné son identité et peu après il fut rejoint par une femme brune. Il avait retiré sa casquette en entrant dans le bâtiment et la coinça sous son bras pour serrer la main tendue par la femme.

    "Major Davis ? Je suis Donna Beckett, enchantée."

    "De même, Madame."

    "Suivez-moi, nous sommes presque prêts à partir."

    Paul Davis suivit donc Donna Beckett à travers les couloirs du complexe. Tout le personnel était vêtu de blouse blanche et son uniforme bleu marine attirait les regards sur lui, mais il y était habitué. Ses qualités en tant qu'agent de liaison lui étaient toujours utiles car il savait garder la tête froide en toutes circonstances.

    Donna ouvrit la porte de ce qui semblait être une infirmerie ou en tout cas, un labo aménagé dans ce but. Un homme était allongé sur un lit et relié à des machines. Il tourna la tête et sourit à Davis.

    "Major Davis" déclara-t-il.

    "Oui, monsieur ?"

    "C'est le corps de mon mari, le Docteur Sam Beckett mais la personne qui occupe cette enveloppe est une personne que vous connaissez sous le nom du Major Sam Carter."

    Davis ouvrit la bouche en grand.

    "Je vous demande pardon, Madame ?"

    "C'est bien elle même si je reconnais que ça ne doit pas être facile à intégrer."

    "Il est habitué" déclara Sam faiblement. "Ce n'est pas plus dur à admettre que la fois où il a fait équipe avec le Colonel O'Neill quand le SGC était fermé suite au protocole "Foxtrot Alpha Six"."

    Davis sourit, se rappelant du jour de l'invasion alien à Cheyenne Mountain.

    "Major Carter, je me rappelle la "fuite de produits chimiques" " salua-t-il alors, se rapprochant du corps allongé. "Comment allez-vous ?"

    "J'ai la tête comme un réacteur à Naquadah prêt à imploser et mon corps semble sorti d'un vortex sans compensateurs..."

    "Oui, c'est bien elle !" dit Davis en souriant.

    "Je vais faire le tour pour vérifier que nous n'avons rien oublié puis nous partirons pour le Colorado" proposa Donna.

    Davis déclara qu'il allait rester en compagnie de Carter le temps qu'elle termine de prendre ses affaires. Il s'installa dans un fauteuil près du lit et raconta à Sam les derniers potins du Pentagone, pour la distraire un peu. Il n'avait pas eu de nouvelles du SGC depuis un moment, sauf quand Walter l'avait appelé de la part d'Hammond.

    Le Major Davis, escorté de quelques officiers de l'Air Force aidèrent Donna et Al à s'installer dans le jet privé mis à leur disposition. Sam fut installée à l'arrière, dans une nacelle de transport prévue pour les évacuations sanitaires. Une infirmière militaire, choisie par Janet Fraiser, les accompagnait pour veiller sur la santé de Carter.

    Le Major Davis apprit que l'homme qui les accompagnait était un Amiral de la Navy à la retraite et qu'il connaissait le Docteur Beckett depuis plus de vingt ans. Donna expliqua autant que possible la situation à Davis pendant le vol mais les détails se révélaient atrocement compliqués.

    Quand l'avion se posa dans le Colorado, Janet Fraiser attendait sur le tarmac avec sa propre équipe médicale pour prendre Sam en charge. Davis fit les présentations et des véhicules officiels escortèrent le groupe à vivre allure vers l'entrée de Cheyenne Mountain. Dans l'avion, le Major avait fait signer à Donna et Al des accords de confidentialité afin de leur autoriser l'accès au SGC. Leur arrivée fut aussi discrète que possible car Hammond avait envoyé Jack et Teal'c chercher des blessés sur une planète alliée, aidant ainsi SG3. Le Général avait usé de toute son autorité sur son second afin de l'éloigner de la base. Daniel et Jacob aidaient Sam Beckett avec ses recherches.

    Jack avait tout essayé mais son supérieur avait été insensible aux cris, au chantage, à l'humour et même la gentillesse et la cajolerie. Comme le Colonel ignorait encore tout de l'état de Sam, il n'avait pas compris la manipulation et Hammond pria le ciel pour qu'il le pardonne un jour de l'avoir tenu à l'écart.

    Janet installa Sam dans une chambre isolée et limita l'accès à l'infirmerie. L'échange entre les deux Sam était tenu secret et peu de gens au SGC savaient vraiment qui était l'homme qu'on venait d'admettre de l'extérieur.

    Davis accompagna Al et Donna au labo de Carter, une fois que celle-ci fut installée.

    "Vous ne pouvez rien de plus pour elle, laissez-moi m'en occuper" avait doucement dit Janet à Donna pour qu'elle quitte l'infirmerie.

    Al avait pris son amie par les épaules et l'avait guidée pour suivre Davis dans les couloirs gris de la base souterraine.


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