• Chapitre 22 - Escalade

    Jack O'Neill se réveilla avec des courbatures le lendemain matin. Après ce qu'il venait d'endurer et avec l'âge - car il devait reconnaitre que ses vingt ans étaient loin - son corps commençait à accuser le coup. Seul son moral et sa volonté lui permettaient de tenir et d'aller au bout de sa quête.

    Il se leva et s'étira, faisant craquer ses os et ses articulations. Comme tous les matins depuis son départ et quand il avait assez d'eau, il se prépara un café, vérifia son matériel et ses vivres puis il se mit en route.

    Le soleil du matin éclairait la Montagne Bleue sous un nouvel angle et Jack pensait avoir vu une construction en hauteur. Il décida d'aller jeter un oeil par-là. Il remplit à nouveau ses gourdes d'eau.

    Le terrain était accidenté et bien en pente mais Jack réussit à monter une bonne partie de la journée sans avoir besoin d'escalader ni de se servir de sa corde. Il levait régulièrement la tête pour surveiller le temps et trouva le ciel de plus en plus couvert à mesure qu'il grimpait. Il trouva une petite caverne dans la roche juste quand une grosse averse éclata.

    Jack se demanda si le temps n'était pas contre lui ou si ça faisait partie de sa quête. Devait-il vraiment braver toutes sortes d'épreuves dans ce genre-là pour arriver à son but ? Devait-il repousser les limites de sa volonté afin d'obtenir les réponses à ses questions ?

    Comme il avait été prévoyant, le Colonel avait ramassé du bois pour un feu et se réchauffa dans la grotte comme il le pouvait. La pluie ne sembla pas vouloir se calmer et Jack se résigna à passer le reste de la journée et une partie de la nuit dans la grotte.

    Quand la pluie cessa, Jack se réveilla immédiatement. Il rangea ses affaires et décida de reprendre sa route. Il ignorait ce qui se passait sur Terre mais ce matin-là, son instinct lui disait de faire vite, que Sam n'allait probablement pas tenir longtemps. Il ignorait d'où lui venait cette certitude mais Jack savait qu'il devait écouter son sixième sens, il ne lui faisait jamais défaut.

    Il ne put éviter l'escalade et se servit de sa corde pour grimper sur le flanc de la Montagne. Une chance pour lui, la pluie s'était arrêté de tomber mais la paroi avait été rendue glissante à cause des averses de la veille.

    Après un long moment à se demander s'il allait arriver en haut entier ou s'il allait s'écraser au bas de la Montagne, Jack parvint à atteindre le promontoire où se trouvait ce qui ressemblait à un temple bouddhiste Tau'ri, ses lourdes portes semblaient scellées.

    Jack fit une pause et mangea quelque chose. Alors qu'il profitait du vent et du soleil caressant son visage, il entendit un mouvement dans son dos. Il se tourna doucement et se trouva nez à nez avec un jeune garçon, lui rappelant étrangement Shifu, l'enfant Harcesis de Sha're et Apophis.

    "Bonjour, je suis Jack" dit doucement le Colonel.

    Le jeune garçon hocha la tête, comme s'il savait et tendit sa main pour inviter Jack à le suivre.

    SJSJSJSJSJ

    SG1 rencontra la chef du village et le vieil homme les autorisa à fouiller dans ses archives, à nouveau, afin de trouver ce qu'ils étaient venus chercher.

    Daniel avait donné à Sam des indications sur ce qu'il devait chercher en priorité dans les écrits. L'archéologue pensait également que Cronos avait sans doute caché un appareil de maitrise du temps sur cette planète.

    "Vous êtes conscients que notre problème n'a rien à voir avec le temps ? C'était ce que je voulais faire mais j'ai échoué, en quelque sorte..." dit Sam Beckett à ses compagnons.

    "J'en suis conscient, mais si Cronos avait ce genre d'appareils sous la main, ça pourrait nous aider. Sam et vous pourriez la modifier afin qu'on inverse le processus mis en place avec votre caisson, vous voyez ?"

    "Oui, je comprends" répondit Sam.

    Teal'c savait déjà ce que Daniel Jackson voulait, il était donc plongé dans ses recherches et écoutait d'une oreille distraite les deux scientifiques. Cependant, au bout d'un moment, il trouva un document inédit.

    "Daniel Jackson, je pense que vous devriez venir voir ça."

    Daniel prit le papyrus que lui tendait son ami et lut rapidement.

    "Mais c'est incroyable !"

    "Quoi donc ?" demanda Sam.

    "Ce document prouve que des moines bouddhistes auraient été capturés ici et déposés sur terre par Cronos au VIème siècle avant JC !"

    "Et ?"

    "Et ? Nous pensions qu'après que Râ ait quitté la Terre après la révolte d'il y a 5.000 ans, aucun Goa'uld n'était plus venu sur notre planète ! Ceci prouve le contraire !"

    "Et en quoi ça nous éclaire ?"

    "Personnellement, ça éclaire mes théories mais dans le cas présent, ça nous éclaire sur la quête de Jack. Ce que nous pensions être une prophétie de souk s'avère peut-être quelque chose de très sérieux."

    "Parce que c'est Bouddhiste ?" demanda Sam, sceptique.

    "Oui et non. Nous avons rencontré des Anciens et leurs coutumes sont parfois reprises par les moines bouddhistes. Si ça se trouve ça peut-être même un rapport avec les Anciens, que sais-je ?!"

    "Tout ça me parait bien confus et compliqué" déclara Sam.

    Daniel se tourna vivement pour lui faire face "Certes mais c'est tout ce que nous avons pour le moment !"


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  • Chapitre 21 - Incident technique

    Le personnel du SGC observait Sam Carter et une nouvelle venue se serrer fort avant que Carter ne se dirige vers le vortex.

    "Elle a dû prendre un sacré choc sur la tête" dit un technicien en salle de contrôle.

    "Pourquoi dis-tu ça ?" demanda Walter, en fronçant les sourcils.

    "Il parait qu'elle parlait toute seule l'autre jour et que le Colonel est venu la chercher pour l'emmener à l'infirmerie. Après, cette femme-là est arrivée et elles se seraient embrassées - sur la bouche - dans le labo du Major, devant tout le monde ! Bien sûr, le Colonel n'était pas là, il était avec Teal'c mais je suis sûr que c'est pour ça qu'il n'est pas rentré de mission, il a préféré rester là-bas !"

    "Arrêtes de dire des bêtises et concentres-toi sur ton travail parce que si elle t'entend dire ça, ça va chauffer quand O'Neill va rentrer !" dit Walter mécontent.

    "Ah oui c'est vrai, j'oubliais le culte que tu leur voues à ces quatre-là !"

    Walter allait répondre quand le Général entra dans la salle.

    "Sergent ! Pourquoi cette porte n'est-elle pas encore ouverte ?"

    "Il semble qu'elle ait un problème ! J'ai rentré les cordonnées données par Teal'c mais elle refuse de tourner. Le sergent est en train de regarder sur le rapport de diagnostic ce qui ne va pas. Doit-on demander au Major Carter de venir voir ?"

    "Non non, sergent, laissez-la" dit Hammond un peu mal à l'aise que toute la base découvre la supercherie.

    Cependant, après un moment, il dut se contraindre à faire venir Carter. Toute l'équipe suivit Sam et le sergent lui expliqua la situation. Daniel courut à l'infirmerie demander conseil à la vraie Sam. Elle était couchée dans son lit, entourée de Jacob et Al.

    "Daniel, que fais-tu là ? Tu ne devrais pas déjà être arrivé au village ?" demanda-t-elle de sa voix faible en le voyant arriver en courant.

    "Sam, la Porte refuse de fonctionner. Harriman a lancé un diagnostic mais ne trouve pas l'origine du problème."

    Il lui donna les détails communiqués par Walter puis Sam réfléchit un instant.

    "Dis à Sam de demander un reboot complet du système. Ca risque de prendre un peu de temps mais ça peut canaliser toute l'énergie et la rediriger vers les cristaux de contrôle. Si ça ne marche pas, je descendrais voir."

    Daniel fit le chemin dans l'autre sens et prit Sam à part. Leur échange ne passa pas inaperçu, tous les techniciens regardaient Daniel Jackson parler tout bas à Samantha Carter et celle-ci ordonna juste après de redémarrer tout le système. Le Général approuva cette idée d'un hochement de tête.

    "Tu crois qu'elle a perdu la mémoire ?" demanda le sergent à Walter, qui le fit taire d'un signe de la main.

    Walter n'ignorait pas que le sergent n'était pas le seul à se poser des questions sur le Major Carter.

    De nombreuses théories, plus ou moins farfelues circulaient sur la base, donnant mal à la tête au Général Hammond, qui entendait à peu près tout arriver jusqu'à lui. Ca allait de la perte de mémoire, à la possession par un Goa'uld - mais là, même O'Neill s'était fait avoir, au clone Asgard, l'échange de corps - ce qui n'était pas tout à fait faux - avec un membre de son équipe - et le nom qui revenait le plus souvent était bien entendu O'Neill... Il avait même entendu que le Major Carter avait perdu sa brillante intelligence suite à sa captivité et au choc à la tête et qu'elle serait devenue un peu bête... Des rumeurs parlaient aussi de problèmes de drogue ou d'alcool, voire même d'une liaison entre elle et le Colonel O'Neill qui aurait mal fini et les aurait conduit à une brouille grave et profonde, ce qui aurait conduit Jack O'Neill à quitter la Terre. Une de ses préférées était quand même une grossesse éventuelle ayant pour père soit le Colonel soit l'homme mystérieux mais que les deux hommes se battraient pour la paternité...

    Le Général aussi avait entendu un jour parler d'une théorie mais il ignorait vraiment d'où ça venait : Carter aurait été capturée par Loki et pour se venger, elle aurait réussi à le blesser. L'extraterrestre serait devenu vert (!) et en retour, les Asgards auraient rendu à la Terre une fausse astrophysicienne, beaucoup moins intelligente que l'originale !

    Hammond se demandait même où ses hommes trouvaient le temps d'inventer de telles histoires... Il était cependant soulagé en voyant la Porte s'activer car une fois SG1 en dehors de la base, les rumeurs se calmeraient d'elles-mêmes. Leur retour cependant ferait à nouveau parler de ses membres. Hammond songeait même à demander tout de suite une ordonnance à Fraiser pour un antidouleur puissant, en prévention, ou même des antidépresseurs...

    La Porte fut à nouveau en état de marche et Sam se posta au pied de la flaque bleue, un peu hésitant mais terriblement excité par cette nouvelle expérience. Daniel se tenait à ses côtés et lui souriait avec bienveillance.

    "Tu as de la chance, Sam a fait pas mal de réglages sur la Porte parce que le premier voyage secoue grandement, j'ai vomi une fois de l'autre côté... Jack m'a ramassé à la petite cuillère..."

    "J'ai lu ce que ça faisait, mais j'avoue que je suis curieux de ressentir ça !"

    Teal'c ouvrit la marche, suivi par Daniel. Sam se tourna pour regarder sa femme une dernière fois et s'avança vers le grand anneau. Il inspira profondément et vida ses poumons comme lui avait conseillé Carter. Il plongea son visage dans la flaque et se sentit aspiré par le vortex, bientôt il fut impossible pour lui de retenir le reste de son corps et il bascula à une vitesse vertigineuse. C'était un peu comme des montagnes russes sans chariot et sans harnais de sécurité. Arrivé de l'autre côté du vortex, la Porte le recracha et il tomba au sol. Il ne savait pas encore atterrir sur ses pieds, comme le faisaient SG1 d'habitude. Daniel et Teal'c l'aidèrent à se relever, le tenant chacun par un bras.

    "Alors, comment vous sentez-vous ?" demanda Teal'c.

    A sa grande surprise, Sam Beckett éclata de rire.

    "C'était génial, on recommence quand ?"


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  • Chapitre 20 - La rivière

    La soif de la veille et l'épuisement avaient eu raison du Colonel O'Neill et c'est assez tardivement qu'il se réveilla le lendemain matin. L'endroit était calme et il n'avait pas vu beaucoup d'animaux dans la région.

    Après un café bien mérité, il rangea ses affaires. Cependant, la petite crique qui avait été salutaire cachait une rivière. Jack en ignorait la profondeur mais il se doutait que ça devait être important car elle était très large.

    Partout où il regardait, Jack ne voyait que la rivière, aucun pont n'avait été construit et aucun arbre ne s'était effondré en travers des deux rives. Son seul moyen de traverser pour atteindre l'autre côté était la nage.

    Il déposa son sac au sol et emballa dans la tente et le sac de couchage tout ce qui était fragile ou peu protégé. Il rangea sa casquette également, pour ne pas la perdre et ne garda comme vêtement que son caleçon. Il espérait que le reste serait épargné et qu'il aurait du linge sec à se mettre sur le dos une fois la rivière franchie.

    Il s'enfonça doucement jusqu'à la taille et se remémora la phrase que la brillante Sam Carter avait eue un jour : "Ce n'est pas parce que mes organes reproducteurs sont à l'intérieur de mon corps, que ça veut dire que je vous suis inférieure !" Si seulement ses organes reproducteurs aussi étaient à l'intérieur, Jack était sûr qu'il aurait sûrement moins froid. A la réflexion, c'était un avantage, Sam Carter lui était nettement supérieure dans ce cas précis... D'ailleurs, plus il s'enfonçait dans l'eau, plus il était persuadé que ses attributs masculins allaient bientôt rentrer se mettre au chaud dans son ventre...

    Alors qu'il ne pouvait plus marcher, Jack commença à nager mais fut emporté par le courant. Il se laissa faire, ne luttant pas car il savait qu'il s'épuiserait pour rien. Il essayait juste de garder la tête hors de l'eau et d'éviter de se cogner contre un rocher. S'il s'assommait et perdait conscience, ça serait la fin du voyage.

    Après un bon moment dans l'eau, le flux se calma et Jack put nager jusqu'à la rive opposée. Il trouva un terrain sec et plat pour s'installer et regarda les dégâts dans son sac. Il avait veillé à bien le fermer mais l'eau s'était infiltrée partout. Il sortit tout pour tout mettre à plat et jura quand il trouva ses allumettes trempées. Il regrettait d'avoir arrêté de fumer en rentrant d'Abydos, sinon il aurait eu un briquet sur lui et il aurait pu faire un feu pour se réchauffer. La traversée lui avait pris plus de temps que prévu et le soleil était déjà bas. Jack se trouvait à l'ombre de la Montagne et commençait à grelotter.

    La seule solution qu'il lui restait pour avoir du feu était de trouver deux silex. Il tenta de se réchauffer tout en cherchant et finit par trouver son bonheur. Il récupéra son couteau et son Beretta et s'installa face à une pierre plate. Il ouvrit une des balles contenue dans le chargeur de son arme et l'ouvrit pour récupérer la poudre. Il la versa sur la pierre et avec les silex, il s'employa à faire une étincelle pour embrasser la poudre et le petit bois.

    L'opération lui prit du temps mais il parvint finalement à obtenir une étincelle qui consomma toute la poudre. Il n'eut pas le temps de mettre son petit bois au-dessus. Il jura encore et grelottait toujours. Il décida de courir un peu autour de son camp pour se réchauffer car ses doigts devenaient engourdis par le froid et s'il devait ouvrir une autre balle, il avait besoin qu'elles ne tremblent pas non plus.

    Il répéta l'opération mais il ajouta de l'herbe séchée qu'il avait trouvée un peu plus loin. Ce second essai fut plus concluant car l'herbe prit feu et il eut le temps de mettre le petit bois. Peu de temps après, il se réchauffait vraiment. Ses vêtements séchaient et il pouvait manger chaud. Il monta sa tente avant que la nuit s'installe complètement.

    Invariablement, une fois installé autour de son feu, comme pendant toutes les missions off world, son esprit revenait vers Sam Carter.

    "Elle a intérêt à m'inviter à diner quand je vais rentrer parce que les rations, ça commence à bien faire !" pensa-t-il à voix haute.

    Là, la compagnie même silencieuse de Teal'c lui manquait. Jack était un être qui avait appris à vivre seul, à apprécier la solitude parfois mais il était également un être sociable, qui avait besoin de contacts humains - ou Jaffas. Cette solitude commençait à lui peser car même le babillage incessant de Daniel lui manquait presque.

    Une fois repu, Jack enfila ses vêtements secs et parti à la recherche de grosses pierres. Il en trouva quelques-unes et les mit dans le foyer pour les faire chauffer puis il creusa un peu la terre dans sa tente. Il déposa des braises, le recouvrit des pierres puis il mit du sable par-dessus. Il déposa son sac de couchage sur le tout et se coucha. Le sac avait séché mais pas complètement et la chaleur des pierres et des braises l'aida à se réchauffer.

    Il se laissa glisser dans le sommeil après des épreuves passées et la certitude qu'il n'était définitivement pas au bout de ses peines.


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  • Chapitre 19 - Mauvaise nouvelle

    Jacob Carter avait décidé d'annoncer lui-même à sa fille la terrible nouvelle concernant le Colonel O'Neill. Il avait fait fermer la galerie et éteindre les caméras. Il ne voulait que personne, pas même son vieil ami George ne soit témoin de cette scène, qu'il savait pénible d'avance.

    Sam lisait des notes dans un rapport que lui avait remis Daniel la veille et son visage s'éclaira d'un sourire quand elle reconnut son père.

    "Papa ! Comment ça va ?"

    "Sam, je dois te parler" dit Jacob, la mine sombre en prenant un tabouret et s'installant près d'elle. Il attrapa une de ses mains et la serra fort.

    "Papa ?" demanda-t-elle, inquiète.

    "George a envoyé Jack et Teal'c pour aider SG3 et nos alliés."

    La mine de Sam s'assombrit.

    "Oui je sais, Daniel me l'a dit."

    "Ce que tu ignores c'est que le Général l'a envoyé loin pour ne pas avoir à lui parler de ton état, qui est toujours très préoccupant."

    "Je l'ignorais. Mais tout va bien, car ils sont rentrés, j'ai entendu les infirmières en parler dans le couloir."

    Jacob déposa un baiser sur la main de Sam.

    "Mon ange, Jack a entendu parler d'une prophétie et il a décidé d'aller lui-même vérifier si elle était juste. Il a quitté le village, interdisant à Teal'c de le suivre. Il est persuadé que c'est la solution à ton problème."

    Sam dégagea sa main et décida de soulever les draps. Visiblement, elle voulait se lever.

    "Sam, où vas-tu ?"

    "Je vais le chercher !"

    "Non, tu n'iras nulle part dans cet état. Tu tiens à peine debout, tu crois que ça serait lui rendre service ?"

    Sam stoppa sa tentative pour quitter son lit.

    "Je ne comprends pas."

    "Jack est parti pour trouver une solution et toi, tu vas faire quoi ? Te tuer à la tâche, sans lui laisser une chance de t'aider ? Si tu meurs avant son retour, il aura fait tout ça pour rien."

    Sam se rallongea et porta les mains à son visage. Les larmes coulèrent en silence avant que Jacob n'attrape sa fille pour la serrer contre lui. Le corps qu'il était habitué à tenir si près était plus menu que celui du Docteur Beckett, malgré la grande taille de Sam. Il caressa les cheveux poivre et sel tout en berçant ce corps massif. Pour un observateur extérieur et dans d'autres circonstances, Jacob se dit que la scène devait avoir quelque chose d'irréel. Un homme de cinquante ans pleurant à chaudes larmes dans les bras d'un Tok'ra...

    Peu à peu, les larmes laissèrent place à la colère.

    "Mais il est... il est... je ne trouve même pas les mots ! Tu te rends compte de ce qu'il fait ! Il me laisse là, il devrait être près de moi, à m'aider à trouver une solution au lieu de battre la campagne à la recherche d'on ne sait quoi !"

    "Sam, il t'aide, à sa manière. Que voulais-tu qu'il fasse ? Qu'il reste ici et aide Daniel à traduire des textes en latin ?"

    "Il l'a déjà fait et d'ailleurs, je suis sûre qu'il se souvient encore de ce qu'il a appris dans la boucle temporelle avec Teal'c."

    "Mais je croyais qu'ils avaient joué au golf ?"

    "Oui, entre autres choses. »

    Sam se calma un peu au contact rassurant de son père. Elle était inquiète mais Jacob avait raison, elle n'irait nulle part dans cet état. Le corps faiblissait bien plus qu'elle n'osait l'avouer à Janet. Celle-ci arriva bientôt et Jacob lui jeta un regard entendu. Janet lui injecta un léger sédatif dans sa perfusion pour la forcer au calme et au repos.

    Quand ils quittèrent la pièce, ils trouvèrent SG1, Donna, Al et Hammond dans le couloir.

    "Alors ?" demanda Hammond.

    "Comme prévu, elle voulait partir le chercher."

    Les trois personnes qui les connaissaient moins ignoraient quels liens unissaient le Colonel et le Major, même si Sam Beckett avait eu un aperçu, il ignorait pourtant la profondeur de leur attachement. Et leurs amis pouvaient lire ces interrogations sur leurs visages.

    "Ca leur est arrivé d'être séparés quand l'un ou l'autre avait disparu en mission et en général, mieux vaut ne pas être dans le passage quand ils se décident à aller retrouver l'autre" dit doucement Jacob.

    Le Général sourit d'un air entendu, se rappelant les scènes que ça donnait ainsi que les états de stress de ses hommes dans ces cas-là.

    "Que peut-on faire pour les aider ?" demanda Sam Beckett.

    "Pas grand chose pour le moment, j'en ai peur" dit Janet.

    "Teal'c a rapporté des textes prêtés par l'Ancien du village, afin d'en apprendre un peu plus sur l'histoire de la planète, mais j'avoue que si on pouvait aller sur place afin de -" commença Daniel, avant d'être coupé par Hammond.

    "Allez-y ! Essayez d'en savoir plus sur ce que le Colonel O'Neill est parti chercher, on verra si ça aide le Major Carter !"

    En salle d'embarquement, Sam retrouva SG1 et Donna le prit par le bras.

    "Où vas-tu ?"

    "Je fais partie de cette équipe, je dois aller avec eux pour essayer de les aider !"

    "Reste ici et aide-nous !" implora Donna.

    "Donna, ma chérie ! Tu sais que je t'aime mais je ne peux pas assister impuissant à la mort de Carter. Je ne peux pas séparer un couple à cause des choix que j'ai fait. Ils n'ont rien demandé."

    "Ils ne sont pas un couple !" plaida Donna.

    Sam caressa le visage de sa femme, avec les doigts délicats de Carter.

    "Et quoi ? Je reste pour toujours dans ce corps, en sachant que deux personnes qui s'aimaient n'ont pas eu la chance de pouvoir rester ensemble parce que j'ai choisi de rentrer un jour dans ma machine ?"

    Donna reconnu que c'était injuste et elle le regarda se mettre à côté de ses équipiers, attendant l'ouverture du vortex.


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  • Chapitre 18 - Le désert

    Jack O'Neill avait marché une bonne partie de la matinée et avait fini par quitter la forêt dense. Il avait bu autant que possible dans différents points d'eau et crut qu'il hallucinait quand une étendue désertique s'offrit à lui.

    Le soleil était haut dans le ciel et Jack profita de la fraîcheur de la forêt pour se reposer et manger un peu avant de traverser le désert devant lui. Il voyait toujours la Montagne au loin mais la distance ne semblait pas avoir réduit depuis la veille.

    Etait-ce cela que le vieil homme avait sous-entendu en parlant des épreuves pour rejoindre la Montagne ? Devait-il traverser des étendues aussi arides qu'inhospitalières afin d'arriver à son but ?

    Il estima la distance et calcula qu'au mieux, il lui faudrait trois jours pour atteindre l'autre côté. Il aurait dû marcher de nuit mais les chances de tomber quelque part et de se tuer étaient trop fortes, il ne voulait pas prendre ce risque. Il ôta sa veste, l'accrocha à son sac et entama sa route.

    Jack sentait le soleil lui brûler la nuque et se félicita de toujours avoir avec lui sa casquette et ses lunettes de soleil sinon, il aurait risqué l'insolation. Il s'était rationné en eau mais il transpirait beaucoup. Quand le soleil se décida à décliner, après ce qui avait semblé des siècles à Jack, il marcha encore un peu pour ne pas perdre trop de temps.

    Plus tard, quand le temps se fit plus frais, il monta son camp et démarra un feu. Le désert était traitre et Jack ne le savait que trop bien. Il avait eu la malchance en Irak de l'apprendre à ses dépens. Les zones désertiques avaient le terrible inconvénient d'être dépourvues de nuages, ce qui empêchait la chaleur de la journée de rester la nuit. Tout le bénéfice s'évaporait faisant tomber les températures nocturnes sous zéro parfois. Quand il s'était écrasé et cassé la jambe, bien des années avant, et quand il avait compris que les secours ne viendraient pas pour lui, il s'était déplacé tant bien que mal. Il avait gardé la toile de parachute et l'avait porté, malgré le poids. Quand la nuit était tombée, il s'en était servi de sac de couchage, empêchant ainsi sa chaleur corporelle de s'échapper. Il n'avait pas pu faire de feu les deux premières nuits mais par la suite, il avait trouvé des cactus qui lui avaient permis de s'hydrater et un peu de bois pour faire un feu. C'était ce qui lui avait permis de tenir dans le désert et de survivre jusqu'à ce qu'il trouve des Marines patrouillant non loin de sa position.

    Ce soir-là, son problème était tout autre. Il ne pouvait pas planter les piquets de sa tente car le sol était trop dur. Il fit un feu avec ce qui lui restait du petit bois ramassé dans la forêt et mangea une de ses rations. La journée lui avait paru longue mais il se doutait que le chemin à parcourir le serait encore plus. Pour lui, le pire était de ne pas connaitre l'état de santé de Carter. Il n'avait aucune nouvelle et sa radio restait silencieuse. Ceci dit, il valait sans doute mieux car il se doutait que le Général devait être furieux et qu'il se ferait sévèrement remonter les bretelles à son retour. Mais ça aussi, ça lui importait peu s'il rentrait avec de quoi aider son second et à la limite, s'il se faisait jeter de l'armée, ça l'arrangerait presque.

    Jack plia sa tente et la déposa au sol, pour faire une couche supplémentaire entre lui et le sol. Il s'installa dans son sac de couchage et s'endormit.

    Jack avait mal au crâne le lendemain quand le soleil commença à réchauffer l'atmosphère. Il n'avait plus d'eau et c'était le premier signe de déshydratation. L'eau contenue dans les rations n'était pas suffisante et son corps réclamait plus. Cependant, il n'avait rien de plus à lui donner. Il mangea pour garder ses forces et se mit en chemin. Cette seconde journée se passa comme la première, à ceci près que l'absence d'eau se faisait sentir de plus en plus. Jack repéra plus loin une construction abandonnée et décida d'y attendre que le soleil décline un peu. Moins il transpirait, moins il se déshydratait. Il y avait peu d'ombre dans le marabout car le soleil était au zénith mais il y en avait assez pour Jack. Il s'installa dos au mur frais et joua un moment avec son yoyo. Ca l'avait presque hypnotisé, son cerveau refusant de fonctionner. Ca lui évitait surtout de penser à Carter.

    Il s'était assoupi car sa nuque le faisait souffrir quand il se réveilla un peu plus tard. Le soleil avait tourné et l'ombre était plus grande. La tentation de rester là était grande mais cette fois, son cerveau lui rappela qu'il avait une femme à sauver et sa volonté l'aida à se remettre debout et à poursuivre son chemin.

    A l'aube du troisième jour, Jack s'était mis en route avant lever du soleil pour marcher au frais. Il crut rêver quand il entendit le bruit de l'eau. Il stoppa sa marche pour écouter attentivement et ses soupçons se confirmèrent : il était près d'un fleuve ou d'une rivière car le débit semblait fort et régulier. Il hâta le pas et cria de joie en trouvant de l'eau. Il retira tous ses vêtements et profita d'une petite crique pour se baigner, rafraichissant son corps meurtri. Il but autant que possible puis il sortit de l'eau, démarra un feu et lava ensuite ses vêtements, qu'il fit sécher près du feu. L'abondance d'eau et son bain frais lui avaient redonné le moral et du baume au coeur. Il se sentait plus prêt que jamais de mener sa mission à bien. Les bûches qui étaient près de l'eau donnaient une drôle de couleur au feu et Jack se laissa bercer par cette vision.


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